Géomorphologie du Morvan
Le Morvan prolonge le Massif central au nord-est. Il y a 300 millions d’années, il appartenait aux chaînes de montagnes hercyniennes qui ont été nivelées par l’érosion et ensevelies sous des sédiments
marins. Lors de la surrection des Alpes à l’ère tertiaire, il a été relevé. Ce soulèvement fut plus important au sud, où le vieux massif cristallin culmine à 901 mètres, qu’au nord, où il redescend à 350 mètres. La reprise de l’érosion l’a ensuite débarrassé de sa couverture sédimentaire.
Le Morvan se décompose en trois entités géomorphologiques
Le Morvan ouvert
Caractérisé par un relief doux et un paysage bocager, la partie nord du massif granitique constitue une zone de transition avec les plateaux calcaires de l’Auxerrois et les terres marneuses de l’Auxois. Deux régions naturelles la composent : le Vézelien au nord-ouest et le bas-Morvan au nord-est.
Le Haut Morvan des collines
Au cœur du massif ancien, le haut Morvan des collines présente un relief plus accentué et une couverture forestière plus dense entrecoupée de ruisseaux et de rivières donnant naissance à de nombreux étangs et plans d’eau.
La montagne morvandelle
Les croupes massives à forte pente entaillées de vallées étroites donnent un aspect montagnard au sud du Morvan.
Hydrographie
Sa position géographique et son relief apportent au Morvan des influences atlantiques (à l’ouest) et continentale (à l’est). A la première, il doit une pluviosité importante qui, combinée avec la présence d’un socle granitique empêchant l’infiltration des eaux en profondeurs, donne naissance à un réseau hydrographique dense. Le bassin versant de la Seine est alimenté par l’Yonne et la Cure, celui de la Loire par les vallées du Ternin et de l’Arroux.
Bocage & Forêt
Le Bocage morvandiau
Le maillage des haies structure le paysage et accentue le relief. Il est le fruit du travail des hommes qui ont ainsi enclos leur propriété pour protéger leurs cultures du bétail pacageant dans les bois. Riches d’une trentaine d’espèces arbustives, ces haies offrent un abri à une faune et à une végétation spécifiques
La Forêt morvandelle
Elément prépondérant des paysages du Morvan, la forêt varie en fonction de l’altitude. Au dessus de 700m, les sommets sont recouverts par la hêtraie. En dessous de cette limite,
la hêtraie – chênaie s’étend sur les sols les plus pauvres provenant de l’altération du granit,
la hêtraie – charmaie occupant le fond des vallées plus riches en alluvions
l’aulnaie – frênaie les zones les plus humides.
Cependant, les résineux ont été introduits : épicéa commun, sapin pectiné, pin sylvestre, mélèze et douglas. Ces peuplements monotones, réalisés après une coupe à blanc qui favorise l’érosion, ont de graves conséquences, non seulement sur l’aspect de ce paysage mais aussi sur l’hydrologie, la faune et la flore du Morvan.
Historiquement
Les familles morvandelles ont été contraintes au XIX ème siècle à aller chercher ailleurs des revenus complémentaires , ces différentes migrations et, dans un passé plus récent l'évolution de l'agriculture ont conduit à l'exode rural.
Les hommes comme les femmes ont trouvé des activités pour vivre. Ces dernières comme nourrices, tandis que les hommes qui conduisaient avec dextérité leurs charrettes, sont passés maîtres dans le transport des marchandises, ils partaient plusieurs mois sur les chemins, d'autres " flottaient le bois " sur des trains de bûches qui allaient ravitailler Paris en bois de chauffage.
En conclusion
Le Movan n'a pas toujours présenté ce "visage" verdoyant qu'on lui connaît aujourd'hui. Jusqu'à la dernière guerre, il faut l'imaginer parsemé de ces longs champs de seigle doré. En effet, sur ce sol granitique peu fertile, les fermes produisaient "un peu de tout" pour les besoins locaux, mais surtout du seigle, céréale pauvre dont la culture dominait la région. Les Morvandiaux ont su développer un savoir-faire pour valoriser au mieux toutes les parties de cette céréale : les grains pour faire le pain, mais aussi la paille pour les bêtes et également pour l'élaboration d'objets domestiques, d'apiculture, et les couvertures en chaume.
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